Il y a éclipse de Lune lorsque la Lune passe dans le cône d’ombre qu’engendre la Terre en tournant autour du Soleil (voir figure ci-contre). Comme pour les éclipses de Soleil, on peut avoir des éclipses totales de Lune Si la Lune passe en totalité dans le cône d’ombre ou partielle si elle ne passe qu’en partie dans l’ombre. On distingue aussi une zone de pénombre autour de l’ombre dans laquelle la Lune peut pénétrer mais ce genre d’éclipse est peu remarquable.

     Lors d’une éclipse totale de Lune, notre satellite s’obscurcit, mais ne disparaît pas totalement. Cela provient du fait que l’atmosphère de la Terre dévie une partie des rayons du Soleil, qui arrivent alors à éclairer faiblement d’une teinte rougeâtre la Lune.

     Contrairement aux éclipses de Soleil, les éclipses de Lune sont visibles de tous les lieux pour lesquels la Lune est levée. La durée de la totalité dure parfois plusieurs heures.

     Contrairement aux croyances populaires, durant la Pleine Lune son observation au télescope et décevante car la trop grande luminosité estompe les irrégularités du sol même les plus grands cratères sont difficiles a reconnaître si l’on n’est pas un spécialiste. Mais c’est au cours de cette phase que se produit un des plus beaux phénomènes atmosphériques une éclipse.

     Une éclipse commence par un léger obscurcissement du bord ouest de la Lune (selon la convention adoptée actuellement), comme si une sorte de brume fumeuse se levait a proximité du cratère Grimaldi. Il indique que le disque lunaire est en train de plonger dans le cône de pénombre produit par la Terre.

     Au fur et à mesure que la Lune y entre, l’obscurcissement augmente et devient sensible même à l’œil nu. A ce moment un observateur placé sur la Lune verrait le Soleil partiellement éclipsé par la Terre.

     Quand le disque lunaire est sur le point d’atteindre le cône d’ombre, la partie proche de celui-ci est très sombre jusqu’a ce que, avec l’entrée dans le cône d’ombre on relève une zone obscure courbée très nette qui s’agrandit lentement aux dépens du reste du disque. En observant à l’œil nu on a l’impression que la Lune est amputée d’une portion, mais à travers de bonnes jumelles on suit facilement le contour situé dans l’ombre.

     Au cours de cette première phase, I’ombre n’a pas de couleur précise ; elle est tout simplement d’un gris sombre. Mais quand elle commence à recouvrir la moitié, voire un peu moins du disque, on remarque les tons rougeâtres et cuivrés caractéristiques des éclipses de Lune.

     A un certain moment l’ombre atteint le bord ; c’est à ce moment que commence la phase totale de l’éclipse.

L’ÉCLIPSE TOTALE

     Depuis la Lune, un observateur ne verrait plus alors le Soleil, totalement recouvert par notre planète, mais une auréole (l’atmosphère) d’un rouge intense. Généralement, au cours de cette phase la Lune reste toujours visible et elle est d’un rouge éteint, faible, avec une partie plus sombre, celle près du centre de I’ombre. Mais il arrive que la Lune disparaisse complètement. Mais même si notre satellite naturel reste bien visible au cours de I’éclipse totale, sa luminosité tombe à environ 1/10 000 de celle hors éclipse et sa magnitude se situe donc en moyenne aux alentours de -2,5 (contre les -12.7 de la Lune non éclipsée), ce qui permet d’observer les étoile faibles.

     En suivant visuellement l’éclipse au télescope, il est curieux de constater que le déplacement du disque donne l’impression que ce sont les étoiles qui bougent, surtout celles situées prés du bord. En observant le disque obscurci au télescope, il arrive que l’on relève des sortes de lieurs provoquées par la chute de météorites sur le sol lunaire.

     Quelques minutes après l’éclipse totale, l’œil humain s’habitue à la faible lumière réfléchie par le disque et tend à l’estimer plus importante que ce qu’elle est en réalité. Conséquence évidente : à l’issue de l’éclipse totale, le premier petit croissant de Lune éclaire directement par le Soleil paraît éblouissant. Cette portion s’élargit progressivement, jusqu’à ce que tout le disque sorte de l’ombre. Environ une heure après, la pénombre quitte la Lune c’est la Fn de l’éclipse. La durée d’une éclipse totale de Lune est d’environ 5 heures et demie, un temps suffisant pour des observations approfondies.

CURIOSITÉS

     La luminosité du disque lunaire varie considérablement d’une éclipse à l’autre en fonction des conditions atmosphériques de la Terre a ce moment précis. Ainsi, en 1642, 1761 et 1816 il y eut des éclipses si sombres que le disque lunaire disparut à I’œil nu mais aussi du télescope. Parfois au contraire, comme en 1703 et 1848, la Lune est restée si éclairée que nombreux furent ceux qui ne crurent pas que l’éclipse avait effectivement eu lieu.

     Il arrive qu’on profite de l’obscurité de l’éclipse pour photographier d’autres astres, ce qu’on fit en 1910 quand les astronomes ont photographié la comète de Halley car le ciel était alors suffisamment sombre pour permettre de bonnes prises de vue de la comète qui, sinon, auraient été perturbées par la lumière de la Lune.